Une vague de faillite souffle sur les agences immobilières
Après la pandémie du coronavirus, le marché de l’immobilier avait connu des chiffres records en termes de vente pour les années 2021 et 2022. Mais l’euphorie post-Covid est retombée bien bas. Entre une chute de 25 % des mises en vente pour le neuf et un volume total des transactions qui baisse de 16 % (950 000 ventes attendues en 2023 contre 1 133 000 en 2022), le secteur immobilier est en crise. Et cela se répercute directement sur les experts du secteur, puisqu’une vague de faillite souffle sur les agences immobilières et autres professionnels.
{{economie-impots="/composants"}}
Une crise immobilière multifacteur
25% de baisse sur les réservations d’appartements neufs, 20 % de projets de construction abandonnés, 25 % de baisse pour l’offre de nouveaux logements, 16 % de ventes immobilières en moins, ….
Ces chiffres vous donnent le tournis ? Et pourtant, c’est la situation du marché de l’immobilier en France en 2023. Mais alors, comment expliquer cette crise immobilière ? Les raisons sont multiples.
- L’envolée des taux d’intérêt : en juillet 2022, les emprunteurs pouvaient financer leur projet immobilier à un taux de 1,70%. Un an plus tard, les taux d’emprunt se situent aux alentours de 3,61 %. Ça fait plusieurs dizaines de milliers d’euros de différence pour un projet immobilier sur 20 ans. Les ménages ont alors deux options : différer leur investissement ou voir leurs attentes à la baisse (plus éloigné du centre-ville, surface réduite, ….).
- Le refus de prêts : parallèlement à l’envolée des taux, les refus de prêt sont toujours aussi nombreux. Même si la périodicité de l’ajustement des taux d’usure a été modifiée pour éviter de bloquer l’accès au crédit, les établissements bancaires continuent de se montrer frileux.
- La baisse du pouvoir d’achat : sans compter l’inflation qui impacte directement le pouvoir d’achat des Français. Et par là même, leur capacité d’épargne. Avec moins d’argent de côté, le montant de leur apport personnel est insuffisant pour rassurer les banques.
Tous ces facteurs contribuent à réduire le nombre de transactions immobilières. Et pour les professionnels du secteur, cette chute d’activité se répercute directement sur leurs revenus. C’est pour cette raison que les faillites d’agences immobilières bondissent.
{{quizz-valeur="/composants"}}
Des vagues de faillites d’agences immobilières
Avec la chute d’activité du marché immobilier (qui retrouve finalement son niveau pré-covid), ce sont tous les professionnels du secteur qui en pâtissent. Pour preuve, entre mai 2022 et avril 2023, 528 agences immobilières ont fait faillite. Un bond de 84 % par rapport à l’année précédente, puisqu’entre 2021 et 2023, elles étaient 327 à mettre la clé sous la porte ou à subir un redressement judiciaire.
Cela dit, il convient aussi de nuancer la faillite des agences immobilières. Et pour cause, leur nombre n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Jusqu’à atteindre 40 000 agences en 2021, soit 10 000 entités supplémentaires par rapport aux années 2010.
Or, cette mise en concurrence intense ne fait que fragiliser les agences les plus vulnérables.
Tous les professionnels de l’immobilier en crise
En plus des faillites des agences immobilières, ce sont tous les professionnels du secteur qui subissent la crise :
- Les courtiers : en 1 an, 142 agences de courtage ont mis la clé sous la porte. Ce qui représente une augmentation de 78% par rapport à l’année précédente. Ces professionnels sont particulièrement touchés par l’envolée des taux et les refus de crédit qui influencent directement leur performance, et donc sur leur rémunération (qui est étroitement liée aux primes d’objectif).
- Les constructeurs : sur la même période, 696 constructeurs ont fait faillite (soit 55,6 % de défaillances en plus). En cause, la baisse du volume des transactions immobilières pour les logements neufs.
- Les promoteurs : 111 liquidations ou redressement judiciaire en l’espace d’un an (soit une hausse de 53,8 %). Là encore, c’est la chute des ventes de biens immobiliers neufs qui expliquent cette hausse des faillites.
Des solutions pour limiter les faillites des agences immobilières
Pour limiter le risque de faillites, les agences immobilières doivent se réinventer. Mais comment ? Voici quelques pistes :
- La transformation digitale : dans un monde de plus en plus digitalisé, les agences immobilières ont tout intérêt à utiliser les outils numériques à leur disposition. Par exemple, les applis 3D pour les visites virtuelles d’appartement ou de maison, les chatbots pour automatiser les relations clients, les simulateurs en ligne pour offrir à leurs clients des estimations toujours plus fiables, etc.
- La personnalisation : le temps gagné grâce aux solutions d’automatisation peut être utilisé pour offrir un accompagnement encore plus personnalisé. Par exemple, les agences peuvent utiliser leur réseau pour mettre en contact les futurs acheteurs avec des courtiers, des maîtres d'œuvre ou d’autres intermédiaires, comme nopillo. Elles peuvent aussi fournir des conseils précieux concernant la législation en vigueur, les stratégies d’investissement, etc.
- Le suivi des indicateurs financiers : la crise immobilière impactant directement les rémunérations des agences, il est primordial de suivre sa trésorerie avec attention. Cela leur permettra ainsi de réagir rapidement.
- La veille : en plus des nouvelles technologies, les agences immobilières ont intérêt à réaliser une veille concurrentielle régulièrement. Cela permet d’observer les nouvelles tendances sur le secteur et d’adopter les meilleures pratiques du secteur immobilier. L’idée étant d’adapter son offre pour répondre aux évolutions du marché et rester compétitif.
{{economie-impots="/composants"}}